Prequel - la rencontre

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C'est la fin d'après-midi, le soleil descend gentiment sur l'horizon. Le printemps a débuté depuis plusieurs jour déjà, la nature se réveille et projette ses couleurs vives devant les yeux des voyageurs.

Au milieu de ce tableau idyllique, le petit village de ValTordu et surtout sa taverne. Lieu idéal pour les rencontres et les constitutions de groupes de bas niveau. C'est là que débute notre aventure...

[Vous pouvez maintenant indiquer votre arrivée dans la taverne et la première rencontre de vos personnages avant qu'ils n'oublient tout à cause de l'alcool ^^]

Cela faisait 2 jours que je traînais dans ce pitoyable village. Moi qui espérait y trouver du travail, il n'y avait là que des paysans attardés et des poivrots !
J'avais passé le plus clair de mon temps à la taverne ... Ah, l'ambiance des tavernes ... J'ai toujours adoré ça.
Il ne me restait que quelques pièces d'or, assez pour payer une chambre pour encore quelques jours, mais après ça ...
Je ne pouvais pas rester dans ce bled, il fallait que je parte pour trouver un contrat ailleurs.

Couchée dans l'herbe d'un pré pas loin du village, je regardais le ciel qui virait à l'orange sous l'effet du coucher de soleil.

Oh puis merde, je partirais demain ! Ce soir, je vais aller boire avec mes potes les poivrots !

Direction la taverne !

Immobile face à l’entrée du village, Lysandra étudiait avec une vague appréhension le petit panneau en bois indiquant le nom de la bourgade : ValTordu. Elle qui avait cru que seule sa ville natale avait un nom aussi descriptif ! Ce devait être une tradition en Terre de Fang. Songeuse, elle manqua de se faire renverser par un charretier qui l’insulta de tous les superlatifs outranciers qu’il put trouver, la sommant de dégager le passage. La jeune aventurière rajusta alors la lanière de son sac, prit une grande inspiration et repartit d’un pas décidé vers le centre du village afin de trouver un endroit où passer la nuit. Tout en marchant, elle gardait les yeux grands ouverts, tant par prudence que par curiosité. Elle avait déjà voyagé depuis de longues semaines, mais c’était bien la première fois qu’elle se trouvait seule, sans visage connu ; livrée à elle-même. Cela ne l’empêchait pas de goûter avec plaisir aux joies de découvrir un lieu inconnu.

Il n’était pas encore très tard et le village grouillait encore d’activité. De ci de là, des marchands vantaient les mérites de leurs marchandises tandis que les femmes terminaient les quelques courses pour leur dîner. Il y avait aussi des voyageurs, moins nombreux que dans une grande ville mais bien présents. Lysandra calqua son chemin sur l’un d’entre eux et se retrouva rapidement devant une auberge. De l’extérieur, elle semblait plutôt bien tenue et de toute façon il ne semblait pas y avoir d’autre lieu de ce genre dans les rues aux alentours. La jeune femme passa donc la porte avec conviction pour aussitôt sentir le parfum inimitable du mélange de bière, de rôti et de tabac qui avait jalonné son enfance. Comme dans toute taverne digne de ce nom, elle dût se frayer un passage et héler avec force l’aubergiste afin d’attirer son attention. Ce dernier lui confirma qu’une chambre était disponible si elle le souhaitait. Préférant observer l’ambiance qui régnait dans la salle avant de se décider, Lysandra s’installer dans un coin, à la seule table de libre, près d’une fenêtre, d’où elle pouvait observer l’entière salle et la porte. Comme elle était adossée au mur, elle pouvait se détendre. Elle commanda une assiette de ragoût, une miche de pain et un pichet de bière brune, qu’on lui apporta sans tarder.

Face à son plat, Lysandra entama son diner en songeant que c’était bien la première fois qu’elle soupait seule et ce, dans une taverne bondée….

Me voila à ValTordu. Je suis à l'heure! J'attends le professeur Pressand comme prévu sur la place du village. Comme je suis impatient de le rencontrer! Je vais enfin pouvoir éclaircir quelques points.

Bon, toujours personne à l'horizon... Il commence à faire nuit! On devait parler autour d'un verre dans la taverne. Je crois que je vais l'attendre là bas.

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La taverne était bondée et l’ambiance était à la bonne humeur grâce à Tom, l’aubergiste, le bon vivant. Lorsque la jeune ranger arriva, il lui proposa sa dernière table, dans un coin et promis de repasser rapidement prendre sa commande. Il n’eut pas le temps de le faire que déjà deux autres personnes franchissaient le seuil de son établissement : une guerrière, au vu de sa stature et de ses armes, et un individu de sexe masculin. Tom s’excusa auprès d’eux pour le manque de place et leur proposa de partager la table avec la ranger qui semblait plutôt d’un caractère avenant. De fait, elle leur fit une place, non pas qu’elle eut vraiment le choix d’ailleurs.
Pour s’excuser une deuxième fois, Tom revint les voir avec trois bière : « Cadeau de la maison ».
Ainsi débuta la soirée au « Joyeux drille ».
Pas plus d’une heure plus tard, un homme déboula en trombe dans l’établissement. Le souffle court, les joues rouges, il avait visiblement couru pour délivrer son message. Tom se précipita vers lui et, avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, le tavernier le questionna :
- Alors ? Ca y est ?
L’homme opina du chef et un grand sourire se plaça sur son visage, sourire qui ne devrait plus s’arrêter de sitôt. Tom sourit à son tour et demanda, presque pour la forme :
- Une fille ou un garçon ?
- Un garçon ! annonça-t-il fièrement.
- Tournée général, hurla Tom à la cantonade, la maison régale pour la naissance de mon petit-fils !
C’est ainsi que nos trois compères se retrouvèrent avec une deuxième bière gratuite entre les mains tandis que dans la taverne, on chantait, on dansait, on congratulait le nouveau grand-papa et le joyeux tonton. Très vite, les bouteilles de gniole suivirent le chemin des bières et tout le monde fut joyeusement saoul.

Accoudée à la table, je noyais mon regard dans le verre de gnole devant moi. Ce n'était pas l'alcool qui me rendait mélancolique, mais la nouvelle qui réjouissait tout le monde et qui faisait écho dans ma tête.
Peut-être qu'au même moment, mon père lui aussi fêtait à la taverne la naissance d'un petit-fils que ma soeur lui aurait donné.
Cela faisait tellement longtemps que j'étais partie, je ne pouvais même plus compter les années. Est-ce que ma famille se souvenait encore de moi ?
Parfois, dans des moments comme celui-ci, l'idée de les retrouver me traversait l'esprit, puis je repensais aux cris de Tien et je me rappelais que je n'avais plus ma place parmi eux ...

Alors que je sentais mes yeux devenir humides, je bus mon verre d'une seule traite, et redemandais une tournée.

Je n'étais pas d'humeur à discuter à ce moment-là, mais je voyais que mes deux compagnons de table étaient déjà plus loquaces.

Le ragoût était particulièrement bon. Assez pour Lysandra le compare à celui de sa mère et à ses saveurs complexes malgré une recette familiale relativement simple. La jeune ranger mangeait donc de bon appétit, mastiquant avec bonne humeur la viande cuite qui lui faisait un bien fou tout en asticotant ses souvenirs avec une nostalgie agaçante. En redressant la tête pour avaler une gorgée de bière, Lysandra ne put qu’ouvrir de grands yeux ronds en voyant entrer la silhouette imposante qui désormais cherchait une table de libre du regard. La rouquine n’avait jamais vu de femme aussi musclée, ni aussi impressionnante et elle faillit avaler de travers quand l’aubergiste guida ladite femme vers elle. Non pas qu’elle eut peur de cette étrangère mais depuis son départ, on lui avait bien appris à se méfier des étrangers, surtout si ce genre d’étrangers peut vous envoyer valser d’une pichenette. Derrière l’aubergiste et celle qui paraissait être une guerrière, un homme svelte et à l’air introverti s’approchait également. Au final, comme ce qu’elle avait pu deviner, l’aubergiste proposa aux deux nouveaux arrivants de s’installer avec elle, puisqu’il s’agissait des seules places disponibles. Avenante, Lysandra leur adressa un sourire sympathique dont ils durent se contenter puisqu’elle avait la bouche pleine de ragoût et ne pouvait donc leur adresser la parole. Elle se décala sur son banc pour laisser de la place à l’homme tandis que la guerrière prenait place en face d’eux. Le silence s’installa au milieu du brouhaha général et Lysandra prit son temps pour avaler sa pitance en se demandant si elle devait sympathiser ou non avec les deux inconnus. Quand son caractère enjoué et sociable reprit le dessus, l’aubergiste arriva avec trois nouveaux pichets de bière pour s’excuser de les avoir placés ensemble. Cela finit de convaincre Lysandra :

« Cette rencontre doit forcément être placée sous de bons auspices si avec votre arrivée je me retrouve avec de la bière gratuite ! »

Elle leva sa chopine en direction de ses deux compagnons de fortune comme pour trinquer avec eux et vida donc la dernière lampée de son précédent verre pour attaquer le second. Ni l’homme ni la femme ne semblaient très loquaces aussi Lysandra se contenta-t-elle pendant un temps de les observer à la dérobée. Tous deux avaient des traits qui lui étaient totalement étrangers et dans un sens très opposés. La femme, à la stature musclée, semblait rude comme le roc tandis que l’homme avait un visage et une allure plus élégante. Les prunelles de la ranger s’écarquillèrent tandis que ses yeux se posaient sur les oreilles de l’homme et c’est avec grand peine que Lysandra réussit à détourner le regard de ses attributs pointus. *Un elfe ! Non, ce n’est pas possible, les elfes ne viennent pas comme ça dans les villes… Un demi-elfe ?* Elle devait avoir l’air stupide, avec cet air ahuri et ses grands yeux verts écarquillés. Pour se donner contenance, Lysandra avala quasiment la moitié de sa chopine avant de détourner le regard. Elle eut quelques difficultés à se retenir d’observer les oreilles de l’inconnu. Après tout, c’était bel et bien la première fois qu’elle croisait un demi-elfe ! La seule autre espèce qu’elle n’eut jamais rencontrée était un demi-nain. Et encore, si elle pouvait réellement croire les élucubrations de Santin, le vieil ivrogne de son village qui clamait partout que sa petite taille lui venait de son père, un nain avec qui sa mère avait vécu une merveilleuse mais très brève histoire d’amour… Donc Lysandra avait toutes les raisons de se montrer ainsi curieuse quand bien même avait-elle conscience qu’elle devait faire preuve de politesse. Surtout qu’elle ne connaissait pas le caractère de l’homme.

Les minutes s’écoulèrent finalement assez rapidement pendant que les trois compères dinaient silencieusement. Près d’une heure avait passé quand un homme déboula en courant dans l’auberge. Avec les prémices de ce qui seraient plus tard des réflexes aguerris, Lysandra se redressa imperceptiblement sur son banc et porta la main à sa ceinture, où se trouvait un poignard. Mais l’homme avait la mine réjouie et un grand sourire illuminait son visage tandis qu’il annonçait la venue au monde du petit-fils de l’aubergiste. La ranger éclata nerveusement de rire quand on annonça une tournée générale et leva son verre en hurlant un « Félicitatioooons ! ». Son humeur enjouée par la naissance d’un enfant se teinta d’un soupir de nostalgie quand elle songea à sa famille qu’elle avait laissée chez elle. Il faudrait tout de même qu’elle leur fasse parvenir une lettre pour leur dire qu’elle allait bien… Mais pas ce soir, ce soir, elle fêterai le nouveau-né qui lui était totalement étranger ! Elle accueillit avec un nouvel éclat de rire la serveuse qui distribuait la tournée gratuite et s’adressa à ses nouveaux compagnons :

«Quand je vous disais que cette soirée est placée sous de bons hospices ! C’est certainement le signe que vous m’apporterez la chance ! »

Elle posa son regard pétillant sur chacun d’eux et choisit de la tenter, sa chance :

« Moi, c’est Lysandra, ravie de vous rencontrer ! »