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 La cuite - Par Lysandra

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Lysandra
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Lysandra


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MessageSujet: La cuite - Par Lysandra   La cuite - Par Lysandra I_icon_minitimeVen 23 Oct - 14:15


Dans un effort qu’elle jugea surhumain, Lysandra ouvrit les yeux. Peine perdue. Interloquée, elle referma avec force ses paupières et les rouvrit aussitôt, dans l’espoir de parvenir à discerner ce qui l’entourait. Rien à faire, l’obscurité l’engloutissait. Et par les Dieux ! Avec ce simple effort, elle crut que sa tête allait tout simplement imploser ! Il ne fallut que quelques secondes pour que, toujours immobile, elle reconnaisse les symptômes d’une affreuse gueule de bois. La bouche sèche, la langue râpeuse, les nausées, tout était là… Et l’odeur rance et humide qui taquinait ses narines n’arrangeait décidément rien. Lysandra émit alors un gémissement étouffé auquel il fut aussitôt répondu, la faisant sursauter :
 
« Il y a quelqu’un ? Qui êtes-vous ? »
 
La jeune femme se figea immédiatement, tous les sens aux aguets. Elle n’était donc pas la seule à être plongée ainsi dans le noir. Et visiblement, elle n’était pas la seule à être surprise de se retrouver dans cette situation. Une autre voix claire et masculine se répercuta contre les murs de la pièce où elle se trouvait.
 
« Je m’appelle Anfauglith, et vous ? »
« Euh Lana, où est-ce qu’on est et qu’est-ce qu’on fout ici ? »
 
La prudence la plus élémentaire recommandait de faire preuve de discrétion. Mais Lysandra ne put réprimer un véritable cri du cœur, en réponse aux élancements insupportables qui assaillaient sa tête tandis que ses deux compagnons d’infortune se présentaient l’un à l’autre.
 
« Non mais pitié, taisez-vous ! J’ai mal à la tête ! »
 
Heureusement, son intervention ne déclencha pas les hostilités, ce qui confirma sa théorie ! Ils étaient tous les trois dans la même galère, à ne pas savoir comment ils s’étaient retrouvés là.
 
« L’un de vous se souvient comment on est arrivés là ? »
 
Tout comme son acolyte, Lysandra répondit par la négative en grognant. Non, elle n’avait absolument pas le moindre souvenir de ce qui s’était passé ou de comment elle avait atterri ici. Un vrai trou noir. Son plus proche souvenir était celui de son arrivée à ValTordu, quand elle s’était mise en quête d’une auberge. En se redressant, la jeune femme inspira bruyamment pour faire passer la nausée qui menaçait de la faire vomir. Voilà bien longtemps qu’elle ne s’était pas trouvée dans un état pareil ! A dire vrai, elle devait bien avouer que c’était la première fois qu’une cuite la laissait sans souvenirs.
 
Il faut dire que chez elle, à Fondgrand, l’unique taverne était tenue par sa mère. Difficile donc de festoyer quand vous êtes la seule fille de votre fratrie et que votre génitrice s’est mise en tête de faire de vous une femme du monde. La seule et unique fois où sa mère l’avait trouvée ivre dans la grange un lendemain de fête de village, Lysandra avait été récompensée par un seau d’eau glacée sur le visage et un mois de corvée. Dès lors, la jeune fille qu’elle était alors avait appris à connaitre ses limites pour ne plus encourir la furie maternelle. Visiblement, Lysandra avait dû s’oublier pour parvenir à un tel état…
 
Dans tous les cas, elle ne pouvait pas se morfondre dans son coin, il faudrait bien un jour qu’elle se lève et qu’elle découvre où elle se trouvait. Les premiers gestes furent particulièrement difficiles et teintées de lourdes courbatures. L’étau autour e son crâne se faisait un plaisir de se resserrer à chaque battement de cœur, accentuant sa nausée. Premier objectif : repérer les lieux. Le sol, en terre battue était à la fois humide et poussiéreux. Et puis, tout d’un coup, un pied, une cheville. Avait-elle heurtée l’un de ses deux compagnons ? Un frisson parcourut sa nuque et Lysandra ne put réprimer un cri lorsqu’elle tâta la peau froide et flasque. Un cadavre ! L’instant de choc passé, la jeune femme inspira profondément et se mordit les lèvres d’exaspération. Quelle impression elle devait faire, à hurler comme une donzelle. Avec plus de calme qu’elle ne ressentait, elle annonça simplement :
 
« Il y a un cadavre, par ici… »
 
Mais bon sang ! Comment s’était-elle retrouvée dans pareil pétrin ? Ce n’était pas du tout comme ça qu’elle s’était imaginée ses premières aventures. Décontenancée, la rouquine n’osa presque pas continuer ses tâtonnements, de peur de ne pouvoir contenir un autre cri si par malheur elle trouvait un nouveau mort. Puis, tout d’un coup, elle se rappela les recommandations de Rip, son mentor, si elle pouvait l’appeler ainsi. Elle commença alors à fouiller les vêtements du défunt. Par chance, elle trouva un briquet en amadou et de quoi confectionner une torche de fortune. La rouquine se félicita intérieurement d’avoir passé toutes ces années à bivouaquer avec son père quand elle parvint à allumer la torche en quelques secondes.
 
La flamme vacillante lui offrit une vision des plus étranges. Dans une pièce qui ressemblait à une cave, les ombres d’un homme et de deux femmes dansaient sur les murs de pierre humide. En face de Lysandra se trouvait la femme la plus impressionnante qu’elle eut jamais vue. Sa musculature imposante n’était pas dénuée de grâce et laissait transparaître la force brute dont elle était capable. *Lana, donc*. A sa gauche, un homme qui, par contraste, paraissait ridiculement petit et frêle. Pourtant, le raffinement de ses traits se voyait aisément malgré l’éclairage ondulant. Et surtout, ses oreilles pointues ne laissaient pas de place au doute ! *Un elfe !* Ou, à tout le moins, un demi-elfe. Lysandra en resta bouche bée quelques instants. Heureusement pour elle, l’obscurité ambiante dissimula suffisamment son étonnement. Décidément, elle se trouvait dans de biens étranges circonstances !
 
Un vague sentiment de déjà-vu effleura son esprit mais ne lui permit pas de se rappeler véritablement de ses deux compagnons d’infortune. Lysandra fit toutefois confiance à son instinct, qui lui commandait de leur faire confiance. De toutes manières, ils devraient bien coopérer !
 
« Ah, au fait, je m’appelle Lysandra ! »
« Moi, Lana. »
« Et moi, Anfauglith. »
 
L’entrain avec lequel elle s’était présentée mourut face au silence qui suivit leurs réponses respectives. Aucun d’entre eux ne savait réellement quoi faire. L’impressionnante femme – Lana, donc – leur lança alors :
 
« Quelqu’un voit-il une raison au fait que nous soyons tous en sous-vêtements ? »
 
Alors là, Lysandra manqua un battement de cœur. Elle observa tour à tour Anfauglith et Lana, puis posa son regard sur son propre corps. Une fois. Deux fois. Trois fois. Grands Dieux ! Sa tunique, ses jambières ! Avec la plus grande appréhension, Lysandra tâta ses hanches et constata avec soulagement que son épée était bien à sa place. De quoi ajouter encore davantage de mystère à toute cette histoire ! Face à son étonnement et à son inaction, Lana se saisit alors de la torche et entreprit de trouver la sortie. Docilement, et surtout parce qu’elle n’avait pas d’autre choix, Lysandra se glissa à sa suite dans le couloir qu’elle découvrit, tout en maugréant des marmonnements inaudibles contre sa migraine. Et contre sa nausée aussi. D’ailleurs, en parlant de désagréments digestifs, l’odeur immonde vers laquelle ils se dirigeaient à présent chatouillèrent ses narines comme pour la narguer et la défier de vomir.
 
« Mais qu’est-ce que c’est que cette horreur ! »
« Un zombie ! »
 
Le sang de Lysandra ne fit qu’un tour. Elle qui avait espérer avoir aiguisé des réflexes d’aventurière, elle ne dut son efficacité qu’à l’adrénaline qui électrisa ses sens. La jeune femme tira son épée et s’engagea dans le combat ou à tout le moins dans quelque chose qui y ressemblait. Les premiers coups furent hasardeux et bien peu à l’honneur des touches qu’on lui avait appris. Finalement, à trois, ils parvinrent à ôter le semblant de vie qu’il restait à cette maudite créature. Et là, la devise lui revint en tête : « toujours fouiller les victimes ». Alors, quand bien même l’entreprise lui inspira le plus grand dégoût, elle s’attela à la tâche. Ce n’est que lorsque ses mains rencontrèrent la chair en putréfaction que la rouquine se rendit réellement compte de son erreur. Les « victimes » disait la devise, pas les morts-vivants ! Tandis qu’elle s’essayait les mains contre les parois en pierre, Lysandra se maudit pour sa naïveté et son inexpérience. La chance devait toutefois leur sourire :
 
« Euh, je viens de trouver un papier dans ma poche, quelqu’un sait-il lire ? »
 
Honteuse et confuse, Lysandra secoua la tête pour refuser. Certes, il n’était pas très courant pour les habitants de la Terre de Fang de connaitre l’article de la lecture et de l’écriture, ce savoir étant généralement réservé aux nobles et autres notables, mais la jeune femme ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. En effet, son frère ainé avait pris quelques leçons en devenant maire de leur bourgade et avait alors proposé qu’elle y participe. Lysandra avait alors préféré ses escapades dans les montagnes à des heures penchées sur un parchemin. Bien mal lui en avait-il pris ! Elle se rassura cependant en se disant que Lana, elle non plus, ne savait pas lire. Anfauglith se porta alors volontaire, leur sauvant la mise :
 
Récupérer la fiole d'antidote du poison Tugulak chez l'Herboriste fou, dans les ruines de Zomur! Attention il est un peu dangereux.

Récompense: 1000po (merci)

Archi

Notes: à l'entrée, brouette
 
Après quelques secondes de réflexion, Lysandra lança à voix haute :
 
« C’est sûrement là que nous sommes : Dans les ruines de Zomur, non ? »
 
En y réfléchissant bien, Lysandra commençait à comprendre ce qui l’avait menée jusqu’ici. Après tout, elle avait quitté Fondgrand en quête d’aventure et aussi, il fallait bien l’admettre, d’or. Qu’était-ce que la renommée si on ne pouvait se payer une bonne chopine pour la fêter ? Ainsi donc, elle avait certainement dû accepter de se joindre à ses deux comparses afin de mener à bien cette mission. Seul l’alcool pouvait expliquer qu’elle se soit jointe à deux inconnus dans une telle quête. D’ordinaire, même si elle était d’une nature avenante, Lysandra avait besoin de faire confiance pour se lier… Sans se concerter, ils convinrent tous trois de poursuivre leur route et il semblait évident qu’ils allaient conjuguer leurs efforts pour retrouver cet antidote ! Non seulement aurait-il été stupide de ne pas profiter de la situation, mais encore aurait-elle besoin de se rééquiper à leur retour à Val Tordu !
 
Ils avançaient relativement silencieusement lorsqu’ils parvinrent à un carrefour. Amusée, Lysandra déclara à voix haute : « Dans un labyrinthe, toujours tourner à gauche ! ». C’est ce que Rosalie lui avait dit lors de la traditionnelle fête du maïs. A défaut d’autre intervention, ils bifurquèrent donc à gauche dans un couloir légèrement mieux éclairé. Encore une mauvaise décision, semble-t-il ! Deux gardes émergèrent d’une porte et se dirigèrent aussitôt vers eux avec la ferme intention de combattre. Lysandra, qui dans un premier réflexe aurait certainement préféré palabrer, se retrouva donc à combattre à l’épée pour la deuxième fois de la journée, soit bien plus qu’à son habitude. Le combat fut tout aussi ardu qu’avec le mort-vivant mais se termina avec succès. Essoufflée mais particulièrement fière, Lysandra laissa un grand sourire illuminer son visage. Dieux que l’adrénaline était euphorisante ! La jeune aventurière ne put s’empêcher de frapper amicalement l’épaule de Lana avec enthousiasme :
 
« Quelle efficacité ! Tu es impressionnante en combat ! »
 
Son sourire s’adressa également à Anfauglith qui avait tout autant fait preuve de bravoure. Lysandra avait en effet l’intuition que tous trois n’étaient que débutants, ou à peine confirmés, dans l’art du combat. Elle se réjouissait donc qu’ils s’en sortent tous trois entiers et vainqueurs. Un pincement au cœur étreignit toutefois la rouquine tandis qu’elle fouillait l’un des gardes que la vie avait quitté. Pour avoir assisté à un véritable massacre, elle était peut-être moins sensible que d’autres à la mort mais elle ne ressentit pas moins de la culpabilité. Le visage figé du garde serait d’ailleurs celui dont elle se rappellerait toute sa vie, se joignant à celui de son frère, tué par des orques. Lysandra aurait ainsi pu demeurer immobile pendant de longues minutes face au cadavre qui, somme toute, représentait son entrée dans le monde des quêtes. Restait qu’ils ne pouvaient demeurer immobiles et ils poursuivirent leur chemin jusqu’au bout du couloir. En poussant la porte qui concluait le corridor, une odeur toute aussi infecte qu’aromatique vint leur chatouiller les narines. Lysandra eut à peine le temps de jeter un coup d’œil à la pièce – qui ressemblait beaucoup à la chaumière de Branny la Boiteuse, la « soigneuse » de Fondgrand – qu’aussitôt des insultes fusèrent en provenance d’une silhouette rabougrie.
 
« L’herboriste ! »
 
Avec une cohésion innée qui échappa sur le moment à Lysandra mais qui était annonciatrice d’une complicité sans égale, Anfauglith, Lana et elle encerclèrent le vieux fou qui n’entendit rien à leur tentative de négociation. L’homme vociférait dans un dialecte que la rouquine ne comprenait absolument pas et parvint à échapper à leur vigilance pour ouvrir une trappe d’où s’échappèrent les plus atroces rats que Lysandra eut jamais vus. Elle ne dut sa survie qu’aux réflexes du demi-elfe qui lui évita de se faire déchiqueter la gorge en envoyant valser l’affreuse créature au loin. Lysandra se joignit alors à Anfauglith pour abattre le rat tandis que Lana se chargeait seule de l’autre spécimen. Probablement que leurs exploits rendirent les idées claires à l’herboriste qui, effrayé, choisit de se rendre et de leur remettre l’antidote qu’ils étaient venu chercher. Pour un peu, Lysandra aurait sauté de joie et crié « Hourra ! ». Elle se fit cependant violence et choisit plutôt de fouiller la pièce pour récolter tout ce qui pourrait, selon elle, servir, tôt ou tard. Il ne leur restait plus qu’à quitter ces ruines pour retourner à Val Tordu.
 
Dans son enthousiasme, la rouquine ne se posa absolument aucune question sur la fiabilité de ses compagnons. Après tout, ils avaient visiblement choisi de partir ensemble à l’aventure – peu importe l’intervention de la bière sur ce point – et ils en étaient venus à bout ensemble. Avec sa fraîcheur naturelle, Lysandra n’imaginait à aucun moment qu’elle pourrait se faire lourder. Le petit groupe parvint finalement à quitter sans encombre les ruines et à rejoindre le village. Il fallait encore parvenir à trouver Archi, pour récupérer la récompense.
 
« On devrait aller demander à la taverne. Les aubergistes connaissent toujours tout le monde. »
 
Docilement, Lana et Anfauglith suivirent son conseil. Contrairement à ce qu’elle s’attendait, Lysandra fut accueillie par les éclats de rire du tavernier. Rougissante, la jeune femme pensa quelques secondes que ce dernier se moquait de leur tenue, ce qui était l’éventualité la plus vraisemblable. Cependant, il n’en était rien, et si leur accoutrement devait certainement ajouter à la drôlerie, l’hilarité du tôlier était principalement due à leurs exploits de la veille, à tous les trois. Lana, Anfauglith et Lysandra eurent donc droit à bref récit des évènements : ils avaient tous beaucoup bu et avaient aussi malheureusement causés pas mal de dégâts. Et si cela avait fait beaucoup rire le tavernier, ce n’était pas le cas de tout le monde !
 
« Si je vous ressers à boire, je n’aurai plus qu’à vous faire mes adieux car ma femme se fera un plaisir de me couper la tête ! »
« Ça tombe bien, on ne vient pas pour boire mais pour demander un renseignement. »
« Oui, nous sommes à la recherche d’un certain Archi… »
« Bien sûr ! C’est l’homme de confiance du maire. Vous pourrez le trouver dans la grande maison à l’autre bout du village. »
 
La traversée du village fut une promenade de santé comparée aux récents évènements. Lysandra goutait d’ailleurs avec délice l’air frais qui lui fouettait le visage. Il faudrait tout de même qu’elle aille se baquer et se trouver d’autres effets sous peu ! Il ne manquait plus que les 1000 pièces d’or ! La maison d’Archi fut aisée à trouver mais le propriétaire de cette dernière ne se montra guère coopératif. S’il reconnut leur trio – certainement grâce au souvenir mémorable qu’ils avaient tous trois laissé à la taverne –il maintint mordicus que ce n’était nullement à eux qu’il avait délivré cette mission. Cette fois-ci, Lysandra commença à s’agacer.
 
«  Peu importe à qui vous avez ordonné de récupérer cette fiole. Le résultat est là ! C’est nous qui avons l’antidote. Alors soit vous traitez avec nous, soit nous nous débarrassons de cet élixir. »
 
Face à ce choix qui n’en était pas un, Archi capitula et les laissa entrer pour ensuite leur expliquer la situation. La fille du maire de Val Tordu aurait été empoisonnée et serait au plus mal. Il fallait lui administrer l’antidote au plus vite avant qu’il ne soit trop tard. Acide, Archi ajouta également qu’en cas de décès de la jeune fille, il tuerait les trois aventuriers. Lysandra vit aussitôt le teint de Lana devenir cramoisi, signe de son énervement. Plus flegmatique et pratique, Anfauglith conclut le marché avec assurance :
 
« Pas de problème, de toutes façons nous allons la guérir. »
 
Lysandra fit bonne figure en mimant un sourire confiant, mais toute assurance l’avait quitté. Avaient-ils bien pris le bon flacon ? Et si la jeune fille décédait, tuée sur le coup par un poison encore plus agressif ? Non seulement la rouquine craignait pour sa propre vie mais elle ne souhaitait pas davantage avoir la mort d’une innocente sur la conscience. Tout allait donc se jouer sur les quelques gouttes d’un liquide obscur… Ils furent alors conduits à l’étage dans la chambre de la jeune fille auprès de laquelle se tenait son père. Les traits de la malade ne laissaient pas de place au doute : elle était à l’article de la mort. Tandis que lui était administré le contenu de la fiole, Lysandra pria intérieurement Iaso d’apporter la guérison en fermant les yeux avec force. Elle n’osa les rouvrir que lorsque le soupir de soulagement du maire se fit entendre. Rassurée, Lysandra émit un rire discret tandis que l’euphorie se saisissait du maire et de sa fille, tous deux enlacés. Lana fut la première à redescendre sur terre :
 
« Et notre récompense ? »
« Donne leur les 500 pièces d’or, comme prévu. » répondit distraitement le maire en faisant un signe à Archi. Le sang de Lana ne fit qu’un tour :
« 500 pièces d’or ? Le papier disait 1000 ! »
 
Sentant le conflit dégénérer, Lysandra se glissa entre le maire et Lana, qui avait déjà la main sur la garde de son épée. Pour l’apaiser, elle posa doucement une main sur son avant-bras et mit en pratique les règles de négociation enseignées par son père.
 
« Monsieur le Maire. Vous devez faire erreur. Il nous a été annoncé une récompense de 1000 pièces d’or. Si nous sommes tous heureux de la guérison de votre fille, force est de constater que sa vie n’a pas de prix. Vous avez gagné de longues années en sa compagnie tandis que nous avons perdu une grande partie de notre équipement dans notre quête. Ce n’est pas si cher payé pour son enfant, vous ne croyez pas ? »
 
Elle avait parlé d’un ton calme, tout en couvant d’un sourire et d’un regard maternel la jeune fille désormais guérie. Le maire dut comprendre qu’il avait tout intérêt à se débarrasser du petit groupe pour profiter de son enfant plutôt que de tergiverser. D’un signe de tête, il autorisa Archi à leur confier une bourse remplie des 1000 pièces d’or, comme convenu. Son cœur bondissant dans sa poitrine mais affichant toujours une paisible assurance, Lysandra sortit de la maison avec toute la contenance dont elle était capable. Mais aussitôt le coin de rue passé, elle ne put s’empêcher de bondir de joie.
 
« 1000 pièces d’or, vous vous rendez compte ? 1000 pièces d’or !!! »
 
Elle aurait rapidement entamé une danse bien de chez elle si elle n’avait croisé aussitôt les regards suspicieux de ses comparses. Alors, elle se chargea de faire immédiatement le partage. 333 pièces d’or pour chacun et chacune et restait la dernière. Malicieuse, Lysandra proposa alors :
 
« Cette première aventure vaut bien de festoyer ! Celle-ci est à nous trois ! Allons la dépenser à la taverne ! Une jolie pièce d’or à l’aubergiste et je suis sure que même sa femme oubliera nos dégâts et nous servira autant de bière que nous voulons ! »
 

Sa bonne humeur était visiblement communicative puisque ses deux nouveaux compagnons la suivirent docilement. En tête de file, Lysandra riait comme une enfant et échafaudait déjà un plan dans sa tête : ses deux-là allaient devenir ses premiers compagnons de route et ils allaient tous trois vivre de grandes aventures ! … Que Lana et Anfauglith le veuillent ou non !!!
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